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    WINEFOODMUSIC LIVE - MICHEL FUGAIN


    Michel FUGAIN est un chanteur compositeur et interprète français, né le 12 mai 1942 à Grenoble. Il est le fils de l’ancien résistant et diabétologue Pierre FUGAIN. Michel FUGAIN abandonne très vite ses études de médecine et devient second assistant du réalisateur Yves ROBERT.

    Michel FUGAIN enregistrera son premier album en 1967. Un disque à succès puisqu'il inclut les tubes "Je n’aurai pas le temps" et "Les fleurs de mandarine". Trois ans plus tard, il signe la comédie musicale "Un enfant dans la ville".

     

    Gérard Bertrand : Bonjour à tous nous sommes vendredi il est 19 heures nous sommes fidèles au rendez-vous des live Wine Food Music nous sommes avec le Chef Laurent Chabert. Bienvenu Chef

    Chef Laurent Chabert : Bonjour à tous !

    Gérard Bertrand Et nous avons le privilège ce soir d'accueillir notre ami Michel Fugain.

    Michel Fugain : Et Hop Là

    Gérard Bertrand : Bonsoir Michel.

    Michel Fugain : Salut les amis ça va ?

    Gérard Bertrand : Comment ça va ?

    Michel Fugain : Magnifiquement bien ! Avec vous ça ne peut qu'aller Gérard.

    Gérard Bertrand : Je suis jaloux parce que je sais que vous êtes encore plus prêt de la mer que moi. Nous on n’est pas loin mais vous, vous êtes juste à côté, je crois que vous êtes en Corse.

    Michel Fugain : J'habite ici depuis déjà pas mal d'années. Je suis en Corse, j’ai été confiné en Corse, j'ai passé deux mois, déjà deux mois et demi même sur cette île qui est elle-même une sorte de confinement donc tout ça s'est bien passé je ne risque pas grand-chose ici parce que j’ai un peu de terrain donc tout va bien.

    Gérard Bertrand : Vous avez bonne mine !  Notre ami le Chef Laurent Chabert. Tu as été où Laurent ?

    Chef Laurent Chabert : J’ai été dans le Cap Corse

    Michel Fugain : Oui c'est le début du Cap Corse, juste après Bastia.

    Chef Laurent Chabert : Et après j’ai fait aussi 9 mois à Porto Vecchio, dans la baie de Santa Julia

    Michel Fugain : C'est magnifique ce coin, c’est très beau la baie de Porto Vecchio.

    Chef Laurent Chabert : Ce soir on va revisiter les produits de Corse, la langouste et le denti.

    Gérard Bertrand : Qu’est-ce que tu vas nous cuisiner ce soir ?

    Chef Laurent Chabert :  Pour le premier plat, pour le premier vin, ça sera la langouste, je l’ai déjà cuite juste avant, pour que ça soit plus simple pendant le live et bien sur le denti.

    Gérard Bertrand : C’est un poisson de Corse je ne savais pas

    Michel Fugain : Il s'appelle comme ça parce qu'il a deux dents devant comme ça qui fait qu’il est très reconnaissables, Laurent ne m’en veux pas mais le meilleur denti que j’ai mangé dans ma vie je l’ai mangé parce que les pêcheurs d’île Rousse nous avez invité sur les rochers sur laquelle il y a un phare rouge et c'est très reconnaissable c'est pour ça qu'on l'appelle l'île Rousse, et ils ont fait simplement bouillir dans une poissonnière dans l'eau de mer un denti et c’était une pure merveille, il n’y avait rien d’autre que le poisson et l’eau de mer.

    Gérard Bertrand : C’est fabuleux et en même temps il est 19 heures là et tous ceux qui nous regarde commencent à saliver. Et après qu’est-ce que on va avoir ?

    Chef Laurent Chabert : Et après une canette, je l’ai travaillé entière tout à l’heure il vient d’un producteur d’ici à coté de Carcassonne, la cuisse on va la faire confire en plus et après poêlé servi avec une petite salade pesto à la fleur d’ail.

    Gérard Bertrand : Alors Michel lui il bosse moi je suis comme toi, je vais boire un peu donc ce que je te propose Michel c'est de boire un petit coup tranquille, on va boire le Clos du Temple un rosé. J’ai une grande nouvelle à t'annoncer c'est que le nouveau millésime vient d'être élu meilleur vin du monde par Drinks Business, qui est le plus grand magazine qui fait des roses dans le monde et qui est basé à Londres, il y a un jury d'experts qui l’a classé numéro 1 mondial donc on est très content parce c'est vraiment un rosé formidable, dans une bouteille en forme de temple, on a de la chance car nous allons pouvoir trinquer même si c’est virtuelle Michel, on va le goûter tous les deux, et pour tous ceux qui nous regardent, à la vôtre si vous buvez un coup nous sommes content que vous soyez là déconfiner.

    Michel Fugain : C’est un vin pour les hommes.

    Gérard Bertrand : En fait il est multidimensionnel, parce qu'en fait il est puissant et en même temp il est vibrant, c'est à dire qu'il à l'horizontalité la verticalité et la profondeur qui n’est pas facile pour un rosé et parce que c’est un rosé vinifié en barrique, et donc qui est vinifié dans les mêmes conditions qu'un grand blanc, c'est un grand terroir ce des petits rendements à Cabrières, c’est un terroir magnifique à la fois de schiste et de calcaire c’est une collusion ce qui donne ce goût unique qu’on salive en bouche. C'est passionnant parce qu'on a mis les rosés dans l'univers des grands vins et c'était un challenge pour nous.

    Michel Fugain : Il est magnifique au goût il est splendide !

    Gérard Bertrand : J’ai vu qu’il y avait quand même un peu d'actualité pour toi parce que tu as fait, on va regarder bientôt là mais, tu as fait quelque chose de particulier qui s'appelle « Les Chevaux Sauvages », tu peux nous en dire quelques mots ?

    Michel Fugain : Ecoute, c’est un truc qu'on a fait dès qu'on a été confiné avec toute mon équipe avec mes potes qui me manque d'une façon que tu n'imagine même pas on s'est dit bon alors merde on va faire quelque chose on va faire quelque chose et alors on voyait tous nos copains tous nos confrères et consœurs qui disait merci bravo aux soignants et je dis bon on va …

    Moment musical

    Michel Fugain : On fait et on s'aperçoit qu’il y a des chansons qui parles de la vie du début à la fin et pour moi c'est formidable.

    Gérard Bertrand : Alors Michel on va le regarder puis pour tout ceux qui nous regarde profitez de ces quelques minutes que vous allez voir en avant-première, on regarde !

    Moment musical

    Gérard Bertrand : Alors est-ce que vous avez été emportés comme Michel parce que là qui était confinés mais avec l'énergie que tu as envoyé ça envoi ce sont vraiment les chevaux sauvage !

    Michel Fugain : J’ai cette image c’est forcément une vision d'artiste mais pour moi les chevaux sauvages c'était devenu une bande de jeunes avec les cheveux longs comme ça qui cours avec les cheveux qui flotte derrière et je me dis putain c'est la relève c'est ce qui arrive et qui vont changer le monde bordel.

    Gérard Bertrand : Tu sais qu’une idée peux changer le monde et vous dans le milieu de la créativité vous pouvez emporter les gens et c'est vrai que, avec les émotions que vous délivrez c'est quand même assez particulier parce qu'il n’y a pas beaucoup de métier comme ça nous on le fait mais on le fait par interaction c'est à dire qu'on peut faire un vin et on peut émouvoir des gens à distance mais on n'est pas forcément toujours connecté vous aussi mais le fait d'être sur scène comme ça devant plusieurs milliers de personnes, vous transmettez une énergie qui est quand même assez incroyable. Je suppose qui doit te tarder de remonter sur scène ?

    Michel Fugain : C'est terrible ça me manque d'une manière incroyable, mais on n'a pas des métiers très différents Gérard, ce sont des métiers humains, on travaille pour des êtres humains. On disait hors antenne, je ne suis pas un mec qui va de restaurants gastro en restaurants gastro, sûrement pas d’autant que je vie avec une végan donc autant dire que ce n’est pas dans la poche. Mais ce que j’aime c’est la finalité de la bouffe, une bonne table, un bon repas il y a une mise en scène, on fait des travails très apparenté.

    Gérard Bertrand : Et tu sais, je me souviens parce que quand tu es venu jouer au Château L'Hospitalet, donc souvent je pose la question aux artistes, est-ce que vous avez déjà chanté au milieu des vignes ? Il y a très peu d'artistes qui ont joué au milieu des vignes je ne savais pas à quel point la musique donne des good vibes parce qu’en fait c’est vraiment très bon pour les raisins ces ondes positives que vous transmettez le vins deviens meilleur d’année en année, je pense qu’au moment du festival du jazz fin juillet quand le raisin commence à changer de couleur, c'est très inspirant parce que tu sais on met de la musique souvent pendant la vinification et souvent il y a beaucoup de vignerons qui mettent de la musique classique et c'est vrai que c'est quand même bien parce que le fait que ce festival de musique et de jazz soit au milieu des vignes ça donne un élan et les gens sont en harmonie donc je disais tout à l'heure aussi que dans le monde d'après il faudra un peu plus respecter la nature parce que là on a un peu taper dessus et donc on a des questions à se poser pour savoir comment on va être bienveillants pour la nature.

    Michel Fugain : Ça me parait évident et le combat va être aussi difficile avec je dirais l'argent planétaire c'est à dire les financiers qui eux veulent toujours faire les choses qui leur coûtera le moins cher mais on s'aperçoit et je suis catastrophé par ça qu’il y a aussi un travail à faire avec les citoyens qui manquent un peu de civisme on a vu le nombre de masque qui se retrouvent par terre qui traînent et qui font de la saloperie en plus. Je trouve qu'il y a un boulot à faire là une prise de conscience qui dépend de l'éducation peut-être quelques baffes au passage qui c’est ?

    Gérard Bertrand : Le Chef est prêt !

    Chef Laurent Chabert : Voilà la langouste.

    Michel Fugain : Alors Laurent, cette langouste je le bois avec quoi, plutôt le Clos du Temple ?

    Chef Laurent Chabert :  Clos du Temple, c’est l’accord parfait.

    Michel Fugain : Avec Clos du Temple, ça me pareil évident.

    Chef Laurent Chabert : Alors, on a fait un jus de carcasse voilà qu’on a légèrement gélifié, qui est servi froid. La langouste que j'ai faite cuire ce matin et après on a rajouté un sorbet shiso qui va apporter un petit goût poivré, et la dernière petite chose c’est l’ail noir, mariné dans l’eau de mer.

    Michel Fugain : Vous proposez des choses autour de la langouste parce que ce n'est pas très goûteux la langouste ?

    Chef Laurent Chabert :  Nous avons réduit le jus de carcasse au maximum pour apporter un maximum de goût.

    Gérard Bertrand : Michel, moi je suis prêt voilà !

    Michel Fugain : Gérard, c’est toi qui testes ?

    Moment de dégustation

    Gérard Bertrand : Délicieux !

    Michel Fugain : C’est toi qui testes et c’est moi qui bois.

    Gérard Bertrand : Voilà ! Et donc ce sont des plats que l’on va retrouver sur la carte du Château L'Hospitalet puisque le restaurant va réouvrir ce soir, on a Dominique Rieux et son band qui fait une dîner concert jazz sur place, Michel j’ai une bonne nouvelle c'est que nous allons faire le festival de jazz du 22 au 26 juillet, ça va être l'un des rares festivals qui va avoir lieu dans le sud de la France donc on a pris des précautions, puisque nous avons réduit la jauge de 30% et donc on va quand même faire un festival parce que je pense qu'il est important que la vie reprenne en et qu’en toute sécurité que les gens puissent de nouveau écouter de la musique.

    Michel Fugain : Et c'est vachement bien que tu fasses ça parce que je te le dis je te le répète il faut que tu donnes l'exemple car nous a priori on ne peut pas remonter sur une scène avant la rentrée 2021 c'était septembre octobre 2021, c'est la date officielle pour les producteurs alors si ça va bien, je croise les doigts si ça va bien on pourra peut-être recommencer vers janvier, ça serait vraiment bien, on est en train de devenir fou notre métier est complètement sinistré. Il y a plein des choses qui changent même dans l'âme des gens donc on a envie de les rattraper on a envie d'être avec eux pour apporter d'abord le soutien de cette espèce de soutien affectif et puis pour les sentir, pour sentir ce qui va venir.

    Gérard Bertrand : Et puis pour vivre tout simplement parce que à la fin on ne peut pas s'arrêter de vivre et surtout s'arrêter de faire ce qu'on aime le plus parce qu'en fait ce qu'on aime le plus c'est d'être ensemble parce que si nous sommes seul sur une île déserte on s’ennuie grandement et la musique et les accords mets et vins et vivre ensemble tu l’as dit. Nous faisons un dîner un peu avant ensuite il y a le spectacle et en suite il y a l’After Jazz donc on commence à 7 heures du soir et ont fini à 3 heures du matin et on est heureux et on aime partager

    Gérard Bertrand : Je ne sais pas comment tu fais, je voulais te poser une question parce que je suis intrigué, moi je me dis que tu nages dans la source de jeunesse parce que tu as une énergie qui est toujours renouvelée qui est toujours là, c'est quoi ton secret ?

    Michel Fugain : Il n'y a pas de secret Gérard, j'ai forcément fait l'analyse des dires comment tu as encore la patate comme ça je vais avoir 80 balais dans deux ans.

    Gérard Bertrand : C’est incroyable !

    Michel Fugain : Je crois que c'est notre métier qui fait ça. C’est-à-dire que tant que tu as l’œil qui a pleins d’énergies tu n’as pas d’âge tu as l’âge de ton regard. Dès que tu as un regard blazer ou qui n’a plus envie ou plus gourmand et qui n’a pas de désir

    Gérard Bertrand : Et donc tu dis qu’il n'y a pas de secret ?

    Michel Fugain : Non, il n'y a pas de secret, non mais en fait j'ai vécu la vie que je voulais vivre je vie dans une bande, je vie avec une bande, c'est pour ça je te dis qu'on se manque. On crée et on fait en bande. Le monde peut s’écrouler autour, mais tu le sais bien dans une affaire comme la tienne c'est à dire du coup la fois du restaurant de l'hôtel etc. si tu n’es pas un rouleau compresseur, tu es mort !

    Gérard Bertrand : En même temp, tu portes l'équipe mais l'équipe te porte !

    Michel Fugain : Mais bien évidemment une énergie plus une énergie plus énergie ça fait une énergie absolument imparable.

    Gérard Bertrand : Alors Chef, qu’est-ce qu’on a en énergie pour le deuxième plat ?

    Chef Laurent Chabert : Le denti !

    Gérard Bertrand : Le poisson qui mord, le denti !

    Chef Laurent Chabert : Le denti, je l’ai cuit au barbecue, j'aime bien le petit goût de barbecue avec le poisson et surtout avec le vin rouge.

    Gérard Bertrand : Voilà le vin Or & Azur, en fait c'est fait dans le Languedoc et c'est un vin qui est Bio et en plus Bee Friendly, c’est-à-dire qu’on respecte les abeilles, on est plus que bio encore. C’est un vin rouge du Languedoc qui est superbe, je trinque avec toi Michel et je pense que ça ira bien avec le denti. J’aime bien boire des rouges légers avec le poisson.

    Michel Fugain : Oui je suis d'accord avec ça, le poisson qui veut absolument du blanc à côté ce n'est pas obligé.

    Gérard Bertrand : Il y a deux cépages qui marche bien avec le poisson c'est le Pinot Noir bien sûr et aussi lorsque c’est à base de grenache parce que ce sont des cépages qui donnent des vins assez légers il n’y a pas besoin d’avoir la chair de la viande pour que le vin rouge soit absorbé par le gras de la viande alors que là ça marche bien

    Moment de dégustation

    Gérard Bertrand : Le denti toi tu as le privilège d’en manger souvent et tu m’as dit que c’était l’un des meilleurs poissons que tu aies mangés

    Michel Fugain : Non, le chapon ici en Corse c'est très bon, je me demande si je ne préfère pas le chapon d'ailleurs au denti.

    Gérard Bertrand : Tu as le temps d’aller à la pêche ou pas ?

    Michel Fugain : Non. J'aurais le temps mais ce n’est pas mon truc, je ne suis pas un pêcheur, je ne suis pas un chasseur je suis un rêveur

    Gérard Bertrand : Comme tu as dit ton âge, je veux juste te poser une question comment on fait quand on a comme toi la chance d'avoir j'ai calculé six décennies et la 7e qui commence, d’expériences quel est ton regard comme ça sur les périodes qui ont le plus marqué est celle où tu as été le plus en phase avec le temps ?

    Michel Fugain : Je vais te répondre quelque chose qui pourrait paraître évident parce qu'il y a eu du succès c'était un énorme succès c'était l'époque des années soixante-dix car ce sont des années de liberté c’est à dire que les années de liberté que les jeunes d'aujourd'hui ne pourront jamais connaître, quand on leur en parle ils ne savent pas ce que ça veut dire, ils ne peuvent pas imaginer. Ce que je retiens surtout c'est la façon dont a évolué la société dans laquelle on a vécu parce qu’effectivement tu parles de 70 ans de 65 ans d'observation de reniflage d'une société de je suis fils d’un médecin d’un médecin très humaniste très engagé politiquement je n’ai pas fait un truc dans ma vie sans penser au jugement de mon père jamais, même encore maintenant alors que mon père n'est plus là. J'ai vu cette société évoluer et elle a évolué dans le sens contraire de tout ce qu'on a pu rêver dans les années 70 qu’étaient des années de liberté, donc à partir de 80 et 90 que j'appelle les années paquet cadeau parce qu’il n’y avait rien dedans et tout était dans un joli papier 90 pas grand-chose rien d’intéressant et à partir de 2000 ça devient la galère totale avec des problématiques qui se croisent avec le terrorisme. Donc il me reste quoi cette espèce de gap des années 70 qui étaient des années incroyables et de création puisque musicalement, ce qui s'est fait à cette époque-là, c’est incroyable.

    Gérard Bertrand : Est-ce qu'aujourd'hui, avec l'apport de la technique, puisque moi je le vois dans mon métier, il y a eu des balanciers si tu veux et l’œnologie a beaucoup apporté, après il y a eu la standardisation et maintenant on revient vers l'origine. Est-ce que dans la musique la technique à fait un effet de balancier est ce que vous retrouvez aujourd’hui un élan créatif qui fait que l’on retrouve un peu plus de pureté dans ce que les gens font, comment tu analyses l’apport de toute la technique, l’informatique, l’apport pour la musique ? 

    Michel Fugain : La technique a apporté apparemment beaucoup de choses, elle a apporté comme dans ton métier, elle a apporté la standardisation c'est à dire qu’il y a de la musique cuisinière si tu veux c'est ça sort de l’usine.

    Gérard Bertrand : C’est formaté !

    Michel Fugain : Ce qui devrait normalement donner plus de valeur à l'artisanat qui est à la fois créatif, ça ne le fait pas toujours, parce que le public lui aussi a changé il est consommateur il ne sait pas ce qu’on lui donne mais il le prend.

    Gérard Bertrand : Et aujourd'hui si tu devais citer trois artistes qui t’inspire ?

    Michel Fugain : Paul McCartney, Stevie Wonder pour la création à la fois mélodique, il y a des voies invraisemblables que j'aime depuis tout le temps, Michael McDonald des gens comme ça ce sont des trucs qui sont un tout petit peu sur les bords, lorsque tu écoutes la voix de Michael McDonald ce n’est pas une belle voix, c’est une voix qui te prend le cœur parce qu’il y a une énergie et une puissance, alors Paul McCartney c’est un génie, c’est lui qui nous ouvrait les portes et les fenêtres

    Gérard Bertrand : C’est fantastique, quand on regarde un peu ton parcours tu as toujours été avant-gardiste, parce que à la fois tu composes, tu joues, tu chantes et puis tu as été l'un des premiers à faire des spectacles, tu as fait des comédies musicales tu as fait ta bande etc. Donc, être avant-gardiste aujourd'hui, c'est quoi ?

    Michel Fugain : Être avant-gardiste aujourd’hui c’est soit tu n’es pas entendu, soit tu t’es bombardé avant-gardiste, ou que les beautiful people t’on bombardée avant-gardiste, ils te mettent une étiquette avant-garde, et puis jouie t’oubli, c’est comme ça

    Gérard Bertrand : Çà veut dire Michel quand je dis ça c'est que toi tu as toujours eu quelques secondes d'avance sur ce qui allait se passer et donc tu as créé des mouvements parce que, tu fais partie des gens qui ont inspiré des générations, d'ailleurs il y a des artistes, les jeunes artistes qui ont repris tes chansons dernièrement, qu'est-ce que ça te fait quand toute la jeune génération reprend tes chansons, qu’est-ce que ça te fais quand tu vois ça ?

    Michel Fugain : Ma première réaction a été c’est con ils ne mettent pas le pied dans la fourmilière, j'aurais aimé qu'il fasse véritablement autre chose avec quelque chose qui vient de loin. Mais une mélodie n’a pas d’âge ça dépend seulement de la façon dont tu l’interprète, je ne crois pas que ce soit une question d'âge ou de période, parce que si tu écoutes des chansons actuellement qui date qui pourrait dater de 50 balais ou 60 et qui sont vieilles, et tout ce que j'écoute autour de moi j’attends celle qui me va me faire dire cela on va rester longtemps.

    Gérard Bertrand : Tu chantes des polyphonies parfois ?

    Michel Fugain : Non ça c'est vraiment culturel ça, c’est vraiment identitaire. Si tu analyse ce n’est pas compliqué mais c’est une façon d’utiliser sa voix dont seul les Corses, les Napolitain, les Sicilien utilisent, c’est-à-dire des voix très timbrés, tu sais les chants polyphoniques en fait sont des chants qui était dans les églises, c’étaient des bergers qui les chantaient car il n’y avait pas d’orge dans les églises et ces eux qui faisait les chant liturgique.

    Gérard Bertrand : J’aime beaucoup la polyphonie et quand je regarde un peu comment il chante, j'étais dernièrement en Corse, et quand je vois mes copains chanter du grégorien ça me rappelle, ça fait un lien car cela vient des entrailles, cela vient du ventre ça ouvre les chakras. C'est une musique qui élève où tu as les cheveux qui pousse. Est-ce que tu ressens la même chose ?

    Michel Fugain : Avec le temps j'ai les cheveux qui pousse plus du tout !

    Gérard Bertrand : Alors Chef, qu’est-ce que on a maintenant, parce que on va boire Michel le Château L’Hospitalet 2018.

    Michel Fugain : J’ai déjà mangé avec ça.

    Gérard Bertrand :  Je me suis laissé dire que tu avais fait un bon déjeuner ce midi.

    Chef Laurent Chabert : Voilà le filet de canette qui était cuit rosé juste simplement les haricots verts du jardin les premières que nous avons juste cuit croquantes avec une sauce apicius, avec quelques épices

    Michel Fugain : Une sauce apicius c’est quoi ?

    Chef Laurent Chabert : Avec quelques épices avec notre miel et un petit peu de sauce soja et du cumin

    Gérard Bertrand : Parce qu’au Château L’Hospitalet on fait du vin mais on fait aussi un peu de miel et d’huile d’olive tout ça en biodynamie. Et il nous tarde de te revoir pour partager tout ça. Nous avons autre chose à partager avec une petite chanson qui va être un revolve qui va nous ramener il y a quelques années en arrière

    Moment musical.

    Gérard Bertrand : La vie c’est un bon moment et c'était un bon roman ? C’est une belle histoire et c'est vrai que quand on voit ton enthousiasme parce que dans enthousiasme il y a Teos, il y a Dieu, et c'est important parce que les gens ne se rappellent pas ce mot, tu incarnes vraiment l’enthousiasme et chacun a eu un parcours et quand je te vois sur scène et quand je te vois là parce que cela fait un petit moment qu’on ne s’est pas parlé je suis bluffé et en même temps c’est formidable de partager ça avec nos amis qui sont là ce soir et j'espère qu’on va regarder contact pour les années à venir parce que tu n’es qu’au début de ta carrière.

    Michel Fugain : Je me suis promis de ne pas venir avec un déambulateur.

    Gérard Bertrand : C'est à dire tu es venu en 2011 donc on ne va pas attendre vingt ans de plus. Tu sautes toujours autant sur scène ou pas ?

    Michel Fugain : Ça peut m’arriver mais un peu mois quand même !

    Gérard Bertrand : Je regarde un truc chez les artistes c'est les appuis parce que je suis un ancien sportif comme tu sais je suis un ancien rugbyman et donc tu avais des baskets quand tu étais sur scène et l’an dernier il y avait Greg David et j'ai regardé ses cuisses il avait des cuisses de sportifs de haut niveau tu vois quand tu danses que tu chantes il y avait aussi la chanteuse Texas qui a couru pendant toute la soirée sur scène d'un bout à l'autre et c'est une grande performance donc vous êtes des athlètes quand même parce qu'il faut avoir la pêche quand tu fais ça tous les soirs, tu fais un peu de gainage ou tu fais rien ?

    Michel Fugain : J’ai un jardin, c'est vrai que tout cela existe on est en forme physiquement, mais il n'empêche qu'on n'échappe pas à la règle à partir de 50 ans quand tu te lèves le matin et que tu n’as mal nulle part c'est que tu es mort.

    Gérard Bertrand : Mais tu sais qu’il y avait un gars ici qui s’appelait Antoine Verda qui était une figure de la région qui était un vigneron qui défendait la cause des vignerons et qui disait moi je veux mourir mais debout. La plus belle mort c’est de mourir debout n’est-ce pas ? Je voudrais faire un petit clin d'œil à nos amis de Sodibo parce qu’ils t’ont livré les vins aujourd’hui et ils nous représentent aujourd’hui en Corse, on les remercie de t’avoir livré, ils sont sur toutes la Corse. Michel, si tu es dans le coin cet été tu es le bienvenu ! Ça te plait ? Michel je te souhaite surtout un très beau week-end un bel été et puis fais-moi signe si tu es dans le coin, et puis dès que tu as le nouveau spectacle qui se lancent tiens moi au courant.

    Michel Fugain : D'accord Gérard ! Je salue tout monde, salut Laurent, salut Pierre !

    Gérard Bertrand : Et merci à tous ceux qui nous ont suivi ce soir et puis à vendredi prochain pour une autre belle soirée, à bientôt Michel !

    Michel Fugain : Merci et à bientôt !

    Gérard Bertrand : Chao !